Yvan le Gland
Un étrange souvenir remonte à la surface : celui d’Yvan, mon voisin de classe en chimie, en quatrième. Il ne faisait pas partie de ma classe à proprement parler, la nôtre étant divisée en deux et jointe à la sienne pour ce cours : expérimentation sans doute hasardeuse à des fins pédagogiques ou disciplinaires. Bref, cet Yvan, d’un an mon aîné, mais tout aussi boutonneux que moi, dessinait souvent des phallus sur son cahier, me parlait, à demi mot, de son sexe, de ses érections, de son « liquide blanc » que certains d’entre nous attendaient comme le messie et qui, pour d’autres, dont je faisais partie, évoquait quelque chose de vaguement paranormal. Une fois, il a dessiné son sexe projetant un missile de sperme fonçant droit sur un visage : le mien. Enfin, c’est ce qu’il prétendait. J’avais, pour ma part, une idée bien plus chaste de ce qu’est un précipité.
150614
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