C’est parti d’un tweet, d’un simple tweet. Homonyme montre ma photographie a un sodomite de son boulot qui – preuve que le monde est petit pour ceux qui l’ignore encore – me connaît puisqu’il me suis sur le réseau d’asocial susmentionné. Cet homme, probablement mal intentionné, lui révèle des phrases de mon cru qu’homonyme prend très mal : de nombreuses marques d’affection à des twittos qui m’amusent ou m’encouragent, et ce tweet romantique (plus un délire qu’autre chose) qui disait que mon cœur est en mode vibreur. Posté, du reste, le jour où Homonyme m’a appelé, au terme de laquelle nous avons eu une conversation pour une fois sympathique et sans accroc, nos rapports étant la plupart du temps glaciaux depuis qu’il n’habite plus sur Lyon. De là est partie une dispute où je me suis expliqué : Homonyme s’est senti mal et, au bord du malaise, a fait une crise d’arythmie cardiaque. Plus de peur que de mal : l’animal est impressionnable. Depuis, il est sorti de l’hôpital et tout est redevenu normal : Homonyme va bien, il m’envoie des textos sympathiques et des encouragements que je n’attendais plus. Il réclame avec un semblant de bonhomie (les smileys peuvent-ils masquer le mal être ?) des gentillesses que je ne suis pas encore capable de lui prodiguer. Soulagé qu’il aille mieux, je me sens perturbé, incapable d’écrire, et je lui en veux terriblement, finalement, car c’est de ça dont il s’agit, de ne pas avoir confiance en moi. Je ne lui ai jamais rien caché, ni même n’ai-je masqué mes inclinations pour mon mystérieux correspondant. Tant que je suis avec lui, je ne le tromperais pas. Déboussolé par cette histoire, ces sensations contradictoires qui transitent en moi, je saborde l’entretien d’embauche auquel je me rends, le cœur serré et sans envie, entretien que je conclus de cette façon : « si je ne suis pas pris, j’irais en vacances sous les cocotiers. »

030714