Une Nuit Acidulée au Verbe Tranchant
Nous nous sommes mis dans de beaux draps, à être intenses
Nonobstant la circonférence de nos ébats, et de nos mots la conférence
L’absurde dialogue saturé de promesses, un monologue à deux, brodé de poussière
Azurée ;
Comme il court vers l’abîme avec ses beaux serments, enivré de vide, c’est un bien bel enfant
Viande sous vide,
Le temps d’un instant
Par souci de l’étiquette : « garçon, il est temps… »
Une mèche d’ange, un fil de ses cheveux, dans la main se déplace, jusqu’à la langue, amovible
Sous les dents, c’est morbide
Je me retiens, avide – comme la chair est brûlante !
L’érotisme diffus
Les paroles s’éteignent comme des lumières
Arment le crépuscule des corps ; nuit, il est temps
« Choisis ton doux supplice pour une nuit de rêve : le croquemitaine ou ce liquoreux Morphée ? Le marchand de sable, peut-être ? »
D’une nippe sur le parquet glacé, il fait jaillir un monde de pilules multicolores : « celles-ci pour le rêve, celles-ci pour le corps, la bleue pour ne pas mourir et – n’est-ce pas génial ? – quelques bonbons. Si le cœur t’en dit. »
Dessin : novembre 2011. Père Fouettard. Fusain.
Texte : évacué le 19 novembre 2011
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
S’il suffisait de pilules! J’avalerais la boîte en ce moment.