Sexémon
Loin des yeux, loin du coeur ; la photographie de son phallus dans mon téléphone ! Incrustée de pixels et d’une ribambelle de poils, c’est une verge, en moins charnel. Je les capture parfois, ces chibres, en numérique, pour conjurer l’absence physique, la présence en chair et en sang. Ou bien est-ce simplement pour l’amour de la collection ? Les hommes, ne le cachons pas, toujours s’en vont vers de nouveaux horizons, parfois plus exotiques : ne faut-il pas alors conserver quelques souvenirs, la quintessence même de leur masculinité ? Grand-mère disait toujours : les photographies de visage vont dans les pendentifs, les photos de zizi, dans les poches du pantalon. Moi, pour ma part, j’ai trouvé une drôle de façon de jouer aux pokémon.
Texte capturé le 10 janvier 2012
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
Laissez un commentaire