Il faudrait sortir peut-être un peu, profiter de ce léger vent frais qui donne à l’été une atmosphère presque agréable. Un pique nique était prévu, puis annulé, puis reconduit : partager une tranche de pain, quelques tranches de vie. Quel plaisir de manger dans les herbes sales, sur les quais, parmi les brouhaha des mondes refaits, au son de ces crâneurs en tongs qui espèrent séduire, en brandissant avec un sourire consensuel une guitare, extension musicale d’un pénis à l’abandon. Ces clowns sérieux poussent la chansonnette pour faire frémir la gente féminine, toujours prête à tomber en pâmoison. On s’émerveille si facilement devant quelqu’un qui joue d’un instrument avec tant de naturel, tant de décontraction. Cet enchantement immédiat n’est qu’une ruse du diable.
 
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