Sex Friend Requiem
Une vie qui palpite dans ton slip, un vit qui s’ennuie dans le mien, théorème d’un matin crème, le plus terrible des anathèmes.
Tes yeux sont vides, ma peau est froide : à peine quelques mots effleurent la surface de nos lèvres gercées, désirs consumés, silences encombrants. Nous regardons avec une obstination légèrement maniaque ces tasses de café pleines de promesses – et qui se vident à fleur de lèvres.
Tu n’oses plus parler : je ne réponds plus.
Nous retrouverons-nous au-delà de cette bienséance qui veut que l’on s’assemble parfois, en désespoir de cause, une fois par semaine, quand la solitude nous étreint avec sa bouche carnassière, ses bras meurtriers, ses noires volitions dont nous sommes, ce faisant, les destriers ?
Je ne t’aime pas, je ne t’ai jamais aimé, ni toi ni tes érections rémanentes ; mais, quelquefois, je me plais à croire qu’il est bon d’être dans tes bras : quand le matin dessine ces contours bruts dans l’horizon, quand la vie se fait assourdissante : un cirque de voiture élève sa rumeur dans les décors décharnés, sur fond de ciel gris. Le monde se remplit alors de cris.
Texte régurgité le 1er septembre 2012.
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
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