Sépulcra
Sépulcra dansait nue sous la vitre aguichée des voisins alléchés. Ses seins coniques défiant la gravité, petits couteaux pointus, impromptus dans le paysage lunaire.
Ses yeux darnes insufflaient la vie aux alcooliques, ses formes légères la trique aux endémiques.
Les citadins un peu radins lui jetaient un compliment dans l’espoir de la séduire, éconduits le plus souvent si leur voiture n’était pas, voyons, rouge passion : sublime navette pour une intense détention.
Sépulcra au caveau, immobile dans un drapé poisseux, souriait de son visage de cire : poupée gonflable de l’infini, elle étend désormais sa domination sur la génération Pokémon.
Illustration : La Femme en Substance. Collage réalisé par mes soins en 2013.
Texte mis en bière le 27 décembre 2013
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
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Juan-Miguel
juillet 31st, 2014 at 9:37
Conscient ou inconscient, comme dirait Paul Valéry, c’est bien écrit, voilà ce qui compte. Bravo!
Des mots, oui mais lequel retenir ?
Pourquoi ce mot choisi parmi tant d’autres s’impose tout naturellement en faisant sens avec le suivant ?
Je n’ai plus à me soucier de ces questions car Nicolas RAVIERE, fait virevolter pour nous les mots comme personne.
Sépulcra dansait nue (…)
Indescriptible plaisir du lecteur