Personne
Il s’appelait personne, je l’avais à la bonne, c’était une bonne lope, un peu nyctalope. Devenu cyclope, suite à une balle perdue – son aura s’en est vue fendue – il est parti pour un long voyage, sans sa Pénélope. Autrement dit : dégage à l’autre bout de l’hémisphère, énième bouc émissaire.
La belle et la bête n’est qu’un conte pour les fondus de l’éprouvette, les oxydés du bulbe, les menues lavettes : aimer la laideur, c’est le comble de la mauvaise foi, ou du mauvais goût, c’est comme caresser les monstres sanguinaires qui ont tué vos parents, en mangeant quelques bonbons à la gélatine de porc.
Soit ! De nouveau est apparue la bête. Est-ce étonnant ? Il s’appelle nobody, un sacré buddy, avec un beau body, sculpté, tout ça, pour la fête sous X : enveloppé dans du latex, il sévit désormais dans les soirées à l’ombre des pierres, encapuchonnés d’une cagoule infâme.
Souvent par hasard, il fait glisser son membre veineux dans l’orifice béant des murs souillés, parmi l’odeur âcre des désirs putréfiés : c’est là que, comme personne, il rend les armes, arme son bonheur – une sourde volupté qu’il tisse, au tombeau de ses larmes.
Dessin : Cyclope. 23 novembre 2011.
Texte : 20 novembre 2011.
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
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novembre 27th, 2011 at 2:12
Possible, je dirai, plus générique, par un truc dur. Le coeur, c’est la brasserie du sang.
Mister Freak
juillet 23rd, 2017 at 2:53
Un cyclope nyctalope, c’est une prouesse. Et ah, les mystères du désir…
par quoi a-t-il remplacé son coeur ? Un pavé ?…