Tu en as mis du temps ! Tu t’es arrêté sur une aire d’autoroute suspecte ? As-tu acheté ce que je t’ai demandé, tu sais : la bombe anti-insecte ? La biologique, évidemment. Il est hors de question de polluer notre environnement. Non, évidemment, tu n’as rien fait. Je le vois à ton visage.
Une nuit que des légions d’insectes se promenaient sur mon corps, cartographie douteuse, macabre valse biologique, et que, gourmands de mon épiderme acide comme d’une écorce orangée, ces arthropodes invétérés procédaient à me dévorer langoureusement, picotant comme les baisers humides d’une femme gorgone, je ne pouvais m’endormir nonobstant la lénifiante agression : une intrusion
Petites grues cultureuses ridées et ventrues, croyant tout connaître de « la mort sur l’échafaud qui est notre gloire », vous vous êtes rencontrées, coïncidence merveilleuse, stupéfiante, terriblement fortuite, en cette petite cérémonie organisée en l’horreur de ce cher Jean, ce cher Jeannot, fantôme des geôles, poète du stupre éthéré, fantasmé, terriblement noueux. Là, en
Quid des serial killer gays, que pourraient légitimer les aficionados de la Bible, le Best Seller des immolateurs, des incapables et des branleurs, circulaire amovible d’une religion du pardon et repentir du pire. En tête, sans doute, le pieux John Wayne Gaci, sous le pieu duquel dormaient à jamais des adolescents préalablement violés
Obscure présence dévoilée par la lumière factieuse, électrique, de traces rouges estompées, sur les barreaux du lit, démontés : le sang d’un jeune amant, le rouge à lèvres d’une prostituée. Un passé qui s’invite, s’invente sulfureux dans la solitude qui signe la fin des ébats, quand la viande molle, assoupie, laisse supposer par son
Hiver : saison de l’intérieur, sans jeu de mots. Implacable saison des petits meurtres languissants : la morsure jusqu’au bout des doigts, gerçures des lèvres même amoureuses, mais toujours les yeux humides devant l’âtre, et la nuit qui descend toujours, criminelle, pour tuer les après-midi à bout portant. Saison qui nous enclore comme des
Le troisième œil est la source des vérités Il est ouvert béant à toutes tes envies C’est un délice de savoir l’éternité Quand, las de tout, tu te sens seul, privé de vie Je te dirai ton avenir si tu le veux Connecté au cerveau je perçois bien des ondes Il est des
Celui qui a dansé pour moi, avant que de s’évaporer, il est revenu, revenu d’entre les morts, d’une ville du sud et il m’a dit, en langage mutilé, sigles et abréviations non réglementés, comme on parle de la pluie et du beau temps devant une limonade : il faut que je te vois, je
« La terre est bleue comme une orange », qu’il disait Eluard ; toi c’est ta peau qui est orange, parce que tu manges du bleu : que ce monde est étrange ! Et fascinant, si déroutant que, parfois, il ne ressemble plus à rien de connu : ce qu’il y a, dans ce miroir
Loin des yeux, loin du coeur ; la photographie de son phallus dans mon téléphone ! Incrustée de pixels et d’une ribambelle de poils, c’est une verge, en moins charnel. Je les capture parfois, ces chibres, en numérique, pour conjurer l’absence physique, la présence en chair et en sang. Ou bien est-ce simplement pour l’amour
La distraction du jour est tant commune qu’écoeurante, qu’elle n’est plus qu’un projet apte à nourrir les limbes, un égarement auquel on ne peut consentir sans renoncer à une partie de soi ; il en est qui se damnent à l’appel des corps spongieux et d’autres qui se prélassent, aux abois, cerveau liquéfié ou