L’adipeuse gay pride filait par les rues, débonnaire, menée par sa fanfare hystérique de cris porcins, un débordement congénital de gras, un feu d’artifice de couleurs qu’éclairait un soleil violent. Des envolées lyriques de sperme, échappées de canons dantesques, frappaient les visages constipés par les semblants d’une revendication fantôme. Des apollons aux corps huilés
Je me suis toujours demandé si, pour les amoureux des insultes sexuelles, c’était excitant de forniquer avec des gens atteints du syndrome Gilles de la Tourette, si les insultes qu’ils dégainent au moment de décharger dépassent en violence celles qu’ils lancent parfois, intempestifs, à tout bout de champ, en terroristes du bon goût. Ah !
Je ne t’ai pas dit : voilà, quel aveu, intense, je ne veux plus voir ta chair s’ouvrir, ta chair amère et délétère, parfumée du vice d’autrui, s’ouvrir devant moi, gluante d’amour, gélatineuse comme un bonbon porcin : des fantômes d’amour qui ont souillé ta couche, comme ils vibrent, là, tout contre mon corps
Aujourd’hui, elle voulait parler de sexe, avec moi. A défaut de pouvoir en faire. Avec toi. Sous l’alibi d’un esquimau, gourmande et calorique brûlure. C’est hors saison, point hors propos. Elle se lança, affable amie, sur la dérive onctueuse des comparaisons, petites sœurs évidentes des métaphores : Le sexe, c’est comme (variation) Le sexe,
Douce soirée chez les McNuggets : monsieur trône paisible sur son fauteuil moelleux, lisant le journal à la lueur d’une tiffany quand madame s’active en cuisine, pour le plaisir de tous leurs sens : tel est son royaume, dont elle ne s’échappe que pour aller au supermarché, ou visiter ses amies, quand ces dernières,
Jojo, tu sais quoi : j’ai perdu ma libido ! Désemparé, je suis, je l’ai quêté jusqu’à l’hosto. On m’a répondu, pour sûr, qu’il n’y avait pas urgence. J’ai alors vu un détective privé, trouvé dans les pages jaunies de l’annuaire. Il m’a demandé, le bougre, de me remémorer exactement ce que j’avais fait,
L’évidence du soir sur tes yeux : une tragédie. Quelque chose qui sonne comme un adieu. Si du cœur la musique exprime les regrets, où serai-je à présent ? Pantomimes sacrés, nous errons enfin dans les landes du désespoir, après tant d’amour, tant d’effets, de promesses diaprées jetées à la voie lactée : la candeur d’une
La nuit et son vagin d’ombre, rue Garibaldi / un homme sordide au rire qui tonne, les mains dans les poches, débonnaire comme un diable en quête d’une nonne un peu putain, assemble sa solitude à celle de trois passants / un reliquat de vin convoité, des haleines frelatées, un même combat contre le
La vie n’est qu’une suite de traumatismes plus ou moins bénins qui jettent des ombres cruelles dans le quotidien, instillent de nombreux doutes, cohortes d’idées noires Mais parfois tu te dis que tout ça, oui, tout ça, n’est qu’une vaine mise en scène, un drame que l’on s’invente pour se mettre en vedette d’un spectacle
C’est en contrechamp que tu m’as fait pleurer. De toute évidence, je joue mal, très mal. Ma carrière n’a même pas commencé qu’elle est déjà finie : aux oubliettes mes désirs de starlettes, mes rêves d’affiches, le glamour hollywoodien. A quoi bon persister quand il n’est pas permis d’insister ? J’ai rêvé
Nous regardons avec un intérêt des plus vifs le grand journal, à la télévision, comme un couple banal, avec du gras au bout des doigts, surpris par un suspens qui dépasse de loin nos habituelles séries pourtant noires. Nous n’osons pas parler car l’heure est grave, la France en émois, une fois n’est pas