Alan, le voici, c’est un faible, emmitouflé dans un costume trop grand et des certitudes dantesques : la chair est fiable et jamais, au grand jamais, il ne pourra lire sur toutes les lèvres. Celles qui se gonflent d’eau auraient le goût amer des crachats ; celles qui se ferment supposeraient une insoumission disciplinée et
Elle me dit que la synchronisation par wifi est le premier pas vers la téléportation, le clonage de la matière, qu’il nous reste à découvrir comment désintégrer le corps original, une fois sa copie intacte apparue, Là Le couper coller, c’est l’avenir de l’homme, conclut-elle, avant de partir dans un rire acharné
Crâne d’œuf où se pose la mouche énervée qui pompe, ta réflexion fait trois tours par des cases sans fond et tes mains balaient avec frénésie l’espace sourd au silence. Quand ces pattes grêles courent sur ton hémisphère, ta pensée s’emballe et les nerfs te pèsent ! Dépité, énervé, furieux, tu chasses le démon persistant
A chaque fois que mon banquier, un sodomite, prononce les paroles « à votre service », je l’imagine sous son bureau, oeuvrant à la satisfaction de ses clients, convertissant sans mesure la notion de services en sévices : une lettre près pour deux joies qui peuvent s’entremêler à loisir. Il existe certains domaines professionnels où il est conseillé
Il n’est pas de jour plus doux que ceux de ton absence, quand tu me dis, en laconique, sur le cellulaire, que tu ne seras pas là – plus là ? – que tu pars en voyage d’affaires, sans tes affaires. Je t’imagine sulfureux, lové dans la couche d’un agent Lufthansa, le souffle court, l’haleine
J’ai pleinement conscience du pouvoir destructeur de ce journal, de même que tout journal intime dès lorsqu’il sert de confident ou pire : de déversoir. Mais dois-je me taire ? Ce n’est évidemment pas le genre de la maison : le silence n’est pas une option. La diplomatie ? Allons donc, à mon sens, ce n’est qu’un succédané
Du balcon, je regarde la lente valse asymétrique des sous-vêtements de ce monsieur qui a l’audace, l’été, de ne porter qu’eux : ce qu’ils referment est son plus grand secret, objet d’adoration ou bien abjecte déception. Suspendu à ces pinces multicolores, je me languis de cette oscillation légère : je les imagine se gonfler d’air,
Un Nicolas peut en cacher un autre : tout dépend des positions qu’ils prennent, alanguis, sur la surface moelleuse d’un canapé. Qu’ils plient ou déplient leurs corps élastiques, ils s’émeuvent comme des marionnettes loin des instants amoureux et disparaissent aux plis sinueux des mouchoirs en papier. Que sont-ils, ces Nicolas, dieux grecs éventés
L’entretien fini, j’ai l’idée d’appeler Isabelle qui habite à quelques encablures de l’inconnu où je me trouve, pour m’inviter, si elle le désire, à boire le café ou tout autre liquide pourvu qu’il ne soit pas alcoolisé. Je déteste ce procédé face à l’évidence de la personne : s’inviter ainsi, au dernier moment, ne rien
« C’est l’histoire d’un jeune garçon qui jouait trop à un jeu sur ordinateur, il avait les yeux tellement rouges qu’ils ont explosé, et il s’est noyé dans son propre sang. – Ah ouais ? C’est ça, ton histoire ? – Attend, ce n’est pas fini. On ne l’a retrouvé que bien des mois
Petite nuit, café maussade avant exploration des mondes inconnus : le lieu de l’entretien ne figure pas sur la carte de Lyon. Saveur Pékin express pour un entretien d’embauche au bord du vide, mais sans les paysages et sans les 50000 euros illusoires. Triple correspondance : bus, bus, bus. J’écrase un moustique qui essaye