Les Amants – Meurtre en Replay
L’étrange créature du lac noir c’est mon amour noyé, un fracas de cris et de ricochets, une symphonie. Il s’accrochait follement aux vagues comme une mouche qui se noie dans le vinaigre sucré des enfants malicieux, avant que de sombrer enfin dans l’ondée calme et sombre, sous la lumière complice de la lune, le visage convulsé par les stigmates de l’horreur : c’était un homme, au fond.
Cet instant qui se retient et se rejoue sans cesse en moi comme une mélodie, une berceuse qui s’insinue avec la constance du drame, la sinistre majesté d’un mauvais sort, me condamne à être l’éternel spectateur de mes propres actes, délictueux, infâmes : une prison de verre qu’éclate le cri tonitruant de la victime, l’écho de mon nom, un cortège de pardons. Comme est immonde cette seconde peau poreuse qu’investit par vagues successives le remords, l’exsangue remords de la mise à mort !
J’aimerais être derrière les barreaux pour ne plus voir des eaux l’onctueux reflet, la créature aimée revivre à chaque instant son dernier, ne plus ressentir la rémanence d’un fantôme inlassable me condamner à cet instant précis où je décide de son sort, de son sort à lui, le bel assassin blême de notre passion fulgurante, cette furieuse passion qui n’était supposée n’avoir de fin que dans la mort, et qui m’assassine à petit feu.
Hélas, le crime passionnel n’est pas toujours passionné.
Texte écrit le 3 mai 2012.
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
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