Le Steward dans le Placard
Il n’est pas de jour plus doux que ceux de ton absence, quand tu me dis, en laconique, sur le cellulaire, que tu ne seras pas là – plus là ? – que tu pars en voyage d’affaires, sans tes affaires. Je t’imagine sulfureux, lové dans la couche d’un agent Lufthansa, le souffle court, l’haleine avinée des liqueurs terrestre, le cœur en suspend, haro sur les serments d’Hypocrites qui condamnent jeunesse aux fastes statiques de l’amour éternel. Ce steward est une cigarette que tu portes à ta bouche cendrée, mort imprimée sur son corps ambré. Nulle médecine n’est aussi brute que la raison et l’ironie, compagne acerbe mais par trop dilettante, est une déesse à maculer de bonheur – et de maturité.
Texte pondu le 15 décembre 2014.
Laissez un commentaire