La Chapelle : un Testament de Chair
Stéphane sortait beaucoup ces soirs-là, quand l’été se faisait indien, les jours en peau de chagrin, bordait les terrasses les moins sages de la ville et filait dans l’ombre naissante avec des désirs coupables.
A présent, le visage de l’hiver s’inscrit dans la ville, sur les visages affairés par la routine séditieuse de la rentrée.
Son cœur, bien ailleurs toutefois, se lassait des épisodes charnels, une lente crucifixion sur l’autel des plaisirs, une lente dérive dans la couche d’amants qui n’ont plus de visage.
Stéphane ne se rappelait plus que des membres amoureux multiplié à l’infini, ce pain quotidien, fustigé parfois par l’odeur de craie d’un homme qu’il avait tant aimé, qui est mort à présent – et avec lui, le sens du monde.
Texte brodé le 13 septembre 2012.
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
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