Jeff Buckley
Leitmotiv que l’on répète et qui fait sens, le temps passe vite : cela fait vingt ans que Jeff Buckley, la « voix des anges », nous a quittés. Souvenirs d’une époque… et d’une naissance. On était une dizaine d’étudiants en Lettres ou Histoire de l’Art, on fumait en écoutant sa musique, parqués dans une chambre de 9m2. Minuit passé, toujours à refaire encore et encore le monde, tous les soirs : le présent nous souriait dans cette bulle enfumée que nous avions construite. A l’époque, j’écrivais des chansons sordides pour un groupe de grunge campagnard. Je n’étais pas encore sorti avec un garçon malgré mon âge. Cela commençait à me travailler, je ne savais pas si je pouvais en parler ou non, mais cela ne m’inquiétait pas outre mesure : j’étais bien, les incertitudes n’étaient que des portes à ouvrir. Une fille lente et vulgaire, un tantinet prédatrice, avait jeté son dévolu sur moi : elle m’a traumatisé. Ce fut la dernière fois que je portai des slips imprimés. Ces derniers jours, j’éprouve beaucoup de nostalgie(s), un mélange parfois brumeux, parfois sirupeux, d’époques diverses qui reviennent par vagues et qui m’enivrent de leurs parfums. Des joies, des regrets. Une certaine vision de la grâce. Ou le début de la vieillesse.
Les idées filent
Lentes,
A travers l’aquarium.
260517/3
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