Le Feulant
Chercher (du regard) Querelle au garçon qui s’élance d’un bon sur la scène et déclame des vers qui nourrissent les morts, émoustille de sa cambrure et de sa nonchalance l’assistance vétuste et médusée : quelques invertis d’un autre âge attendent, écume aux lèvres sèches, ce striptease tant vanté, prenant place dans l’ambiance miteuse et calamiteuse d’un troquet boisé, vérolé de termites plus ou moins sodomites.
C’est marrant, m’a-t-il dit, cette propension de vouloir le pire, pour en rire éperdument, jusqu’à la lie : dans les coulisses, un attouchement vain et reconduit, une main rêche, défendue, un lent parfum d’hamamélis, l’odeur d’un viol incessant, éminemment permissif – deux arachnéens embourbés dans la soie, et qui frémissent sur l’ondée lisse d’une peau qui s’étiole.
Nous avons – parfois – des fanatiques qui nous traquent jusque dans notre loge, pour dérober notre intimité de rose face aux miroirs triviaux qui déforment nos traces d’acnés, nos passés poussiéreux saturés de phéromones et d’ennui – nous les regardons, ces derviches du vide, avec le dédain des princesses les plus vives. Avant de cracher, pour de bon.
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