La gay pride ou marche des fiertés devrait vraiment évoluer sur le plan de la forme et du fond, son signal visuel pas vraiment subliminal n’est ni en adéquation avec les messages qu’elle véhicule ni en phase avec les progressions sociales et sociétales de ces dernières années, lesquelles visent l’égalité et non la différence. Bref, la gay pride, sous ses airs de carnaval sexué, de Dionysie colorée, donne trop de grains à moudre aux homophobes tandis que les mentions d’agressions homophobes et autres injures de planqués qui ignorent le code civil et les avancées sociales semblent se multiplier les réseaux sociaux.

Et n’oublions pas, en toile de fond ces derniers jours, la polémique suscitée par ce présentateur aux propos limités et d’une ânerie abyssale qui, sous couvert d’un humour potache et de très mauvais goût, basé sur les clichés les plus éculés, se permet d’apprendre à sa légion de disciples mal éduqués comment manquer de respect à autrui mais surtout comment traquer l’homosexuel à l’aide des nouvelles technologie. Cette méthode, c’est le catfishing et elle peut être utilisée de nombreuses façons, contre n’importe quelle communauté, n’importe quel groupe d’individus, n’importe quelle personne, à n’importe quelle fin.

Le présentateur dont il est question, c’est évidemment Hanouna. Tant que dernier rapportera de l’argent à sa chaîne, il sera intouchable : n’oublions pas que ce qui gouverne le pays, ce n’est pas l’amour, l’altruisme ni l’inculcation et le respect des valeurs, c’est l’argent, la thune, le blé, les euros plutôt que les neurones. Si Bolloré serre les fesses et s’excuse médiatiquement pour son cher protégé, il n’hésitera pas à desserrer l’anus pour l’éjecter comme l’étron qu’il est dès lors que celui-ci ne lui rapportera plus rien.

En ce sens, l’étrange, un tantinet risible mais fascinant combat mené individuellement par de nombreux homosexuels et sympathisants sur les réseaux sociaux est salutaire. J’aurais préféré insérer ici le mot citoyen plutôt que sympathisant mais en sommes-nous là, sociétalement parlant ? Non ! Qu’importe, ce qui compte désormais, avant tout, c’est le résultat. Que chacun s’acharne contre les enseignes qui sponsorisent l’émission directement ou indirectement par le biais des spots publicitaire a nettement plus d’impact qu’une marche des fiertés dont l’essence même est viciée car totalement dissonante. C’est l’argent qu’il faut attaquer, avant l’homophobe, pour le court-circuiter et marquer une victoire contre l’homophobie, au sens général. Et ainsi avancer.

Qu’il s’agisse des actions gays majeures comme la Gay Pride ou de combats ponctuels contre les dangers que représentent de tels personnages publics aux attentions abjectes (consciemment ou non, le résultat est le même), les luttes qui incombent à notre communauté doivent être concentrées dans le même sens et non s’éparpiller, se contredire.

030617