Bons Baisers des Latrines
Nous aurions pu nous embrasser, en rester là / nous avons préférer nous sucer, une fois, deux fois, à tour de rôles, dans les latrines, goulues, abstraction des urines : c’est so oldschool, un peu maboule / les gueules déconfites attendaient des heures – vices de blondes – pour projeter des petits jets d’urine insignifiants / Elles menaçaient de leurs bouches atroces d’appeler des videurs, avec de gros bâtons bien rigides : nous dîmes que nous les attendions, ces vigiles un peu frigides, pour les dérider un bon coup / et nous rîmes à nous en décrocher les mâchoires – sus aux larmes de lait, l’exquis pourboire déliquescent !
On a les plaisirs qu’on peut, dans la nuit / seule une porte peu épaisse sépare le désir de l’ennui.
Texte éjaculé le 8 septembre 2012
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
J’adore ce texte qui me fait m’interroger, surtout la dernière phrase.
La fine cloison entre désir et ennui m’interpelle comme une question que je ne me suis jamais posée.
Quid de ces années de sexe, où jeune je m’adonnais au vice, au point d’en faire un hobby.
Peut-être n’était-ce pas du tout ce que tu voulais faire connaître, mais c’est ainsi que j’interprète, en cette nuit empreinte d’un silence inattendu.
Ta force, je le répète, est de faire réfléchir, et par écho, j’envisage de lire des écrivains plus complexes, plus riche de sens, dans ta veine.
Il y a des blogs qui vous changent. Merci.