L’Homme en Copié Collé
J’aurais pu l’aimer, je ne le puis assurément plus
mais le détester oui, plutôt et tout ce qu’il représente
sans doute trouve-t-on les ferments de cette impossibilité dans le corps d’un passé douteux qui ne s’exprime pas, trop peu : une vie crucifiée comme le sont tant d’autres
ce qu’il représente, donc, à l’aube d’une nouvelle vie
au départ de l’espoir, la lumière mais en fait :
du noir, crépuscule
ce qu’il représente : c’est à dire pas grand-chose,
une éponge tout au plus
un enfant, un être de pâte à modeler
un calque de vous qui se créé à mesure que les jours passent
et trépassent
un mensonge térébrant qui s’alimente de saison en saison
Quel est-il, au fond, l’homme que j’ai choisi : un clone improbable et raté
un être humain qui n’a pas trouvé le chemin de sa propre existence
qui la trouvera sans doute un jour, mais sans moi
faute d’une crasse impropreté
En attendant, il piétine mon sentier tantôt avec la curiosité d’un enfant, tantôt la voracité d’un capitaliste
Pourquoi les hommes ont-ils d’autres desseins, dans une relation, que celui d’aimer – et être aimé
qu’ils veulent plutôt la naissance d’une fusion dégoûtante qui vous fustige la personnalité et conduit deux amants, devenus étrangers, à ne plus pouvoir se regarder dans les yeux que pour se maudire ?
Il dit : « tu me copies »
Ses intérêts nouveaux, ses tickets de caisse, son frigo exhibent son mensonge, la plus impure des trahisons
La mythomanie est le comble d’une mythologie personnelle qui s’invente au détriment de l’autre
Je dis : « Un jour, tu voleras mon œuvre, et me prendra la vie »
Etre deux, c’est ne pas être un
Car un, c’est ne pas être deux
C’est une logique mathématique
Le copié collé n’est pas une science et ne s’applique pas à l’amour.
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