Beaujolais, mon Joli
Comme tu dis, il est arrivé, le beaujolais, le beaujolais nouveau – c’est une histoire ancienne, une resucée. A deux euros cinquante le verre, je veux bien. Un verre, puis un autre : l’aimable rituel.
En compagnie de mes amis, Popoche et Syphon, ainsi font font font, les petites marionnettes – tirées par la ficelle par les doigts boudinés d’augustes producteurs locaux, au ventre gras, gros comme des tonneaux.
Mes amis, voulez-vous du saucisson ? Du saucisson bien gras, bien de chez nous ? Un jambon beurre ? C’est bon pour le cœur ! Et, pendant ce temps, gros, coule à flot la nouvelle cuvée : du nectar et du lard, dans ce joyeux bazar !
Alors qu’en pensez-vous, très chers compatriotes, du nouveau beaujolais ? N’est-ce pas là merveilleuse cuvée ? Riche, opulent et soyeux, il est léger en bouche, comme le sexe veineux d’un vagabond repu qui bat le pavé, les yeux constellés d’étoiles – Oui, oui, assurément.
[ Et mon budget déguste.]
Texte filtré le 19 novembre 2011
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
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