Pancakes
C’est tendrement que nous avons mangé hier des pancakes sur la litière glacée au bord du vide consenti par l’absence d’amour
« Un peu de sucre ? Du sirop d’érable ? »
Il s’agit d’être aimable quand s’annonce la fin d’une ère, avant que ne saignent les nerfs, pluie de larmes rouges sur la surface des draps, et cette vaisselle si peu onirique qui vole, stupéfiante, jusqu’à se briser
Et l’arcade sourcilière, avec
« Je prends la glacière, garde ta souricière. Tu m’as bien compris, je m’en vais demain.
– Demain demain ? »
C’est un jour merveilleux, les étourneaux. Un jour qui fustige l’étau.
« Demain, t’es sûr ?
– Demain, délicieuse ordure. »
Et, s’il sort la scie à métaux, la bâche, le rictus de l’assassin, peut-être que ce ne sera pas si facile. Et gracile. De partir. Mais qu’importe le prix de la liberté, si c’est fait avec… dextérité.
Texte mijoté le 17 novembre 2011.
Ce texte fait partie de l’anthologie Au Bonheur des Drames :
Là, je te suis 100% !