Boy Story
Ce qu’il y a de plus dur dans ta solitude, c’est ton sexe quand tu te masturbes : turgescent, prêt à exploser face à cette émotion pixélisée qui dessine son vice sous la forme d’une canaille aux muscles secs. Cette émulsion qui monte sans cesse, cette émulation sous cutanée de tous les instants bats comme un cœur nouveau, une greffe du cerveau.
Tu ne la ressens qu’en sa présence, quand il apparaît dans cette vidéo un poil crasseuse qui t’a fait de l’œil un jour, aux confluents tranchants de tes mots-clés. Cela se passe entre la minute trois et la six : un concentré de bonheur. Cela se passe entre la fin d’une fellation copieuse, un crachat sur les muqueuses, quelques mouvements de tête, une noirceur dans le regard, ces fragments entêtants qui t’ont converti au culte de ce Satan.
Ne pas fermer les yeux pour l’imaginer avec toi, là, présent : le contact de sa peau, son souffle chaud, son haleine de backroom virile qui fait de lui un Roi sur le trône de ton Désir. Tu procèdes alors à cette substitution subtile qui te fait jouir : devenir cette lope servile interchangeable et inutile vouée au plaisir de son Roi. C’est alors qu’il apparaît comme un Christ et te laisse sans voix, comme sonné du trou du cul.
Pondu le 3 juin 2017
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Tu pensais bien que j’allais venir mettre mon grain de sel dare-dare. Haha, j’élude cette allusion à la fermière botoxée, et je retiens le slogan de notre philosophie : Freaks them all ! FREAKS THEM ALL !
Ce texte me parle. Les deux dernières phrases m’ont ceuilli. L’addiction au porn, le désir crade comme leitmotiv intérieur… damn, l’être humain est putainement tordu. 🙂