Tu ne dessineras point
Il faudrait que je comprenne l’acharnement de cette murène à m’empêcher de dessiner, de peindre, m’interrompant si d’aventure elle me surprend dans mes aventures : est-ce du je-m’en-foutisme, du sadisme non avoué, ou une forme plus ou moins inconsciente de jalousie ?
Ses promesses, quelque soit l’ordre de celles-ci, ne sont jamais tenues sur la durée, ne valent rien : c’est un papier qui se froisse dans une poche au fil des jours, un papier que l’on oublie et qui, dans la machine à laver, se désagrège : de la poussière !
Dans ces conditions, le futur reste une utopie, un improbable mensonge. Je ne dois pas perdre de vue l’essentiel : face à ce non-respect de la parole donnée, certains sacrifices restent vains. Cessons d’imaginer, de raisonner : l’action est sans doute préférable à toute forme de questionnement : les raisons du cœur, celles qui écoeurent, sont-elles si importantes quand la confiance se brise ?
Celle-ci s’efface peu à peu : la haine prend place et c’est l’Agression : dans les paroles, dans les actes, mais surtout, ce qui est nettement plus dangereux, dans les pensées, qui font levier. Enlever les pinceaux à un peintre, c’est comme enlever un biberon à un nourrisson : c’est s’exposer à la colère. Mais les adultes sont bien plus sournois.
210914
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Tu piques ma curiosité. J’espère que ce n’était pas trop grave.
Veille tout de même à ne pas entrer dans la rubrique faits divers. On aurait tort de se laisser happer par la noirceur électrique des murènes.