Instant Murène
Dors petite murène, nourrie par la discorde, vautrée sur ta graisse et tes ronflements qui déchirent les silences intimes, menacent l’empire des rêves. Repose et tais-toi, à défaut de fuir pour mieux revenir saisir ta proie résistante avec tes mensonges gras, tes impertinences d’inculte.
On dit « la nuit porte conseil », on suppose avec la certitude des fous qu’elle apporte par des voies détournées, symboles tous sauf fortuits, impunément sibyllins, l’encre nécessaire au dessin d’un destin : à défaut de tracer des lignes, l’encre de chine se dilate dans l’espace blanc et ce sont des lacs béants qui nous invitent à la noyade.
Dors petite murène et « à demain » pour une séance de réécriture dans l’atelier des mensonges. Tu feras comme si rien ne s’était passé, observant ta proie stupide s’ébattre dans ses dilemmes pour la mieux dévorer, la déglutir dans la bave et le sperme et, d’un coup de dent tranchant comme l’azur, briser son idéal d’un possible bonheur terrien.
Pondu le 22 juin 2014.
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