21 Grammes, 17 Centimètres
Je t’ai vu un soir dans cette dimension par le prisme vicié de mon imagination, accolé au néant, chibre en érection, poupée dans le vent. Tu souriais bêtement, l’œil rivé sur la caméra. Nous voilà, disais-tu.
Les filles amoureuses, autrefois, subjuguaient d’un battement de cils.
Par habitude – ou servitude – je me suis promené par erreur sur les pixels de ta peau et j’ai pensé : que sommes-nous si ce n’est des galaxies flouent qui s’éteignent, s’effacent à chaque instant ?
Cette conquête du vide, mon poussin, nous mènera à notre perte.
Le mécanisme millénaire d’Onan ne me subjuguait plus : est-il licite de remettre en question la fertilité même du terreau de ses fantasmes, l’attente qu’il est possible d’avoir d’autrui dans cette perspective même qui nous enchaîne ?
J’ai vu cette forme spectrale envahir l’espace moire, colorer la peau moite, le vit mourir, la vie s’éteindre et la lumière avec. Il manquait sans doute quelques drogues, un erstaz de spiritualité, pour donner du relief à ces morts pourtant primitives.
Pondu le 2 avril 2014
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