De la Possession
Comme on va vers la danse avec cet appétit de perfection, je viens à toi les poings liés, pour te joindre à mon histoire. Deux pas, quelques entrechats, nous discutons entre créatures, sous l’égide fantasmatique du totem félin.
Ton pelage sera-t-il soyeux ? Un appel au carnage ? Quelle musculature s’étend sous cette grâce élastique ? – L’immobilisme d’une comète me frappe les sens !
Là, je te sens carnassier, l’œil luisant, sous les attraits criminels d’un sphinx. Tu me proposes l’originelle énigme qui me dépossède de cette intelligence criminelle, celle qui, fort souvent, nous fait maudire notre prochain.
Pourrais-je me prosterner à tes pieds, maintenant que je suis entre tes griffes, le cœur lacéré entre tes coussinets ?
Les chats n’inventent jamais leurs chorégraphies, ne sont que les vecteurs vagabonds des démons qui les traversent et qui, par ce regard hypnotique qu’ils braquent sur vous comme un phare dans la nuit, vous possèdent tout à fait, comme certaines maisons vides dont l’histoire semble trop chargée.
On ne fait pas plus triste fin que ces visites qu’émiettent les astres et les souvenirs.
Texte pondu le 14 mars 2014.
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